La taille des crocodiliens varie entre 1 et 1,5 m pour des espèces des genres Paleosuchuset Osteolaemus, à 7 m pour le Crocodile marin (Crocodylusporosus), qui pèse plus de 1 000 kg, mais certaines espèces préhistoriques comme Deinosuchus, de la fin du Crétacé, étaient bien plus grandes, mesurant jusqu’à 11 m pour plus de 3 tonnes.
On observe généralement un dimorphisme sexuel, les mâles étant plus gros que les femelles. Bien qu’il y ait une grande diversité au niveau de la forme du museau et des dents, les espèces de crocodiliens ont une morphologie globalement similaire. Ils ont un corps robuste, dont la forme rappelle celle d’un lézard, avec un museau allongé et aplati et une queue compressée latéralement.
Les membres
Leurs membres sont courts et implantés latéralement. Les pattes avant ont cinq doigts et peuvent être légèrement palmées, les pattes postérieures ont quatre doigts palmés et un cinquième doigt rudimentaire.
La tête
Les yeux, oreilles et narines des crocodiliens sont situés sur la partie supérieure de la tête. Cela leur permet de guetter leur proie en gardant la majeure partie de leur corps immergé.
Les yeux
La pupille des crocodiliens se contracte à la lumière pour ne former qu’une étroite fente, tandis qu’elle prend une forme complètement circulaire dans la pénombre. Cette caractéristique est typique des animaux qui chassent la nuit.
Les crocodiliens possèdent également un tapetumlucidumqui améliore leur vision lorsque la luminosité est très faible. Alors que leur vue est très développée à l’air libre, elle est nettement plus limitée sous l’eau.
Quand l’animal est complètement immergé, des membranes nictitantes recouvrent ses yeux. De plus, des glandes sur les membranes nictitantes sécrètent un lubrifiant salé qui permet de garder les yeux propres. Quand les crocodiliens quittent l’eau et sèchent, cette substance peut apparaître comme des « larmes ».
La peau
La peau des crocodiliens est épaisse et kératinisée, et est composée d’écailles qui ne se chevauchent pas appelées scutelles, placées selon des rangées et des motifs réguliers. De nombreux scutelles sont renforcés par des plaques osseuses, les ostéodermes, qui sont de taille et de forme identique aux écailles superficielles, mais croissent en dessous d’elles. Ces plaques sont plus nombreuses sur le dos et le cou de l’animal, formant une armure protectrice.
La peau des crocodiliens est dure et peut supporter les préjudices causés par ses congénères, et leur système immunitaire est suffisamment efficace pour guérir les blessures en quelques jours. Les crocodiliens muent écaille par écaille, plutôt à la manière des mammifères contrairement aux autres reptiles comme les serpents qui changent l’intégralité de leur peau en une seule fois.
Les dents
Comme pour les mammifères, les dents des crocodiliens sont enchâssées dans des alvéoles, mais elles sont coniques, sans racines et remplacées régulièrement comme chez les requins. Les crocodiliens sont ainsi capables de remplacer chacune de leurs dents jusqu’à 50 fois au cours de leur vie, soit 35 à 75 ans.
Les oreilles
Les tympans sont protégés par des clapets qui peuvent être ouverts ou fermés par le biais de muscles, ce qui permet notamment de les protéger des infiltrations d’eau lors des plongées. Les clapets et les muscles associés constituent un rudiment d’oreille externe, caractéristique unique chez les reptiles.
Les oreilles des crocodiliens sont adaptées pour pouvoir percevoir des sons à la fois à l’air libre et sous l’eau.
Les crocodiliens perçoivent des sons sur une large gamme de fréquences, avec une sensibilité comparable à celle de la plupart des oiseaux et de nombreux mammifères.
Système olfactif et sensitif
Ils ont un système olfactif et sensitif très sensible, bien différent de celui des autres reptiles qui leur permet de détecter des vibrations dans l’eau.
La langue ne peut pas bouger librement et est maintenue en place par une membrane plissée. Alors que le cerveau des crocodiliens est relativement petit, il est capable d’un apprentissage supérieur à celui de la plupart des autres reptiles.
Bien qu’ils n’aient pas de cordes vocales comme les mammifères ou de syrinx comme les oiseaux, les crocodiliens peuvent produire des vocalisations en faisant vibrer trois clapets situés dans le larynx.
L’estomac des crocodiliens rappelle le gésier des oiseaux, par sa paroi très musculeuse. Cet estomac contient des pierres stomacales. Ces gastrolithes permettent peut-être aux crocodiliens de broyer les aliments, mais aussi peut-être de plonger plus facilement en lestant son corps. Ces pierres ont également été retrouvées chez certains dinosaures.
Les proies sont avalées sans être mâchées et les crocodiliens ingurgitent généralement de grandes quantités de nourriture en une seule fois.
Les crocodiliens ont un métabolisme qui nécessite de faibles apports énergétiques. Ainsi, un crocodile adulte a besoin de 5 à 10 fois moins de nourriture qu’un lion de même poids, et il peut survivre la moitié de l’année sans rien manger.
Les crocodiliens sont de redoutables prédateurs carnivores. Certaines espèces attrapent de grosses proies avec leurs larges mâchoires, d’autres sont spécialisés dans la pêche et ont une mâchoire étroite, comme celle du gavial du Gange. Occasionnellement, ils se nourrissent également de cadavres trouvés sur les berges. Ils peuvent ensuite se passer de nourriture pendant de longs mois et attendre patiemment leurs proies. Si celle-ci est petite, ils l’avalent d’un seul morceau. Par contre, si elle est de plus grande taille comme un gnou ou une antilope, le crocodile mord, puis effectue des rotations sur lui-même pour détacher des morceaux. Il ne possède pas d’incisives qui lui permettraient de découper ses victimes. Ils ne possèdent pas de molaires non plus ; ils ne mâchent pas, mais gobent, laissant le soin à leur estomac surpuissant de tout digérer, y compris les os et la peau.
Déplacement
Les crocodiliens nagent grâce à des mouvements ondulatoires du corps. Ils se propulsent dans l’eau à l’aide de leur queue musclée et aplatie, les pattes rabattues le long des flancs. Les palmures des pattes arrières servent à la direction et à la stabilité.
Sur terre, leurs déplacements sont plus maladroits, toutefois, ils sont capables de courir rapidement sur de courtes distances, redressés sur leurs quatre pattes et de se dresser à la verticale, en appui sur les pattes postérieures et la queue pour bondir.